
Bernard.Tartois@wanadoo.fr


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Février
2005
-
C'est
à la suite d'une invitation de FUJIFILM France que
nous abandonnons notre camping-car.

Grande
première : c'est notre premier voyage organisé
en presque trente cinq ans de balades à travers le
monde.
Il va nous permettre de découvrir une toute petite
partie
de cette belle région peuplée de gens si
accueillants que sont les
Québécois.


" Je me souviens d'être
né sous le lis et d'avoir grandi sous la
rose..."
JOUR 1
:
- Les
18 invités sont accueillis à
l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle par les
responsables FUJI.
Ils nous remettent un fascicule avec le programme complet
du voyage et un sac à dos contenant gants,
écharpes, bonnets, appareil-photo jetable (!),
pellicules, lunettes de soleil, guide du Canada etc.
Bref, nous sommes comblés et pourvus !
Nous parcourons en 7 h 45 les 5500 km qui nous
séparent du
Québec
à bord d'un Boeing 777.

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Roissy-Charles de Gaulle -
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Sourires en vol -
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- Après
une descente aussi rapide qu'impressionnante, l'avion
atterrit à
Montréal-Trudeau
à 15 h 30 locales. Il y a 6 heures de
décalage avec
Paris.
La température est de - 4°, le ciel est gris
et il y a un peu de neige.
Nous ne tardons pas à faire la connaissance de la
charmante Danièle qui nous attend. Elle sera notre
guide durant ces quelques jours.

- Le
Québec -
- Grande
comme trois fois la France, cette province
compte à elle seule un million de lacs et
des milliers de rivières.
L'eau et la forêt dominent cet immense
territoire et couvrent près de 75% du
territoire !
La majorité de la population se concentre
sur les rives du fleuve Saint-Laurent, long de
plus de 1000 km.
- C'est
la "Belle Province" de ces francophones qu'on
appelait autrefois les Canadiens
français.
Sa devise "Je me souviens" affirme avec panache
la fidélité de ses habitants
à leur langue et à leur
passé.
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Un
minibus nous mène à
Saint-Michel-des-Saints,
dans la région de Lanaudière.
Après 8 heures de vol et 6 de décalage
horaire, nous nous serions bien passés de ce long
parcours.
Des "congestions" (embouteillages) nous empêchent
de quitter rapidement
Montréal
puis ce sera la nuit qui tombera avec un parcours
ponctué d'averses de neige.
Quatre heures plus tard, nous arrivons enfin à
l'Auberge
du Taureau, qui est
un somptueux quatre étoiles isolé dans la
forêt, au bout d'une route qui mène à
un lac.

- L'Auberge du Taureau
(auteur
inconnu) -
- Pas
de temps de perdu car un briefing est aussitôt
organisé pendant le pot de bienvenue en vue de la
journée motoneige du lendemain.
L'ambiance est assez calme durant le dîner car nous
sommes tous debouts depuis plus de 24 heures.
La terrine et le gigot sont servis avec une sauce et des
légumes très sucrés : c'est
particulièrement surprenant et inattendu ! Nous
avons droit à un verre (pas deux !) d'un excellent
vin rouge de l'Ontario. Un régal !
C'est avec plaisir que nous regagnons notre immense
chambre.
JOUR 2
:
- Réveil
à 6 h 30 et dès 7 heures le jour se
lève. Nous pouvons découvrir le superbe
paysage de forêt qui nous entoure. Il fait doux
pour la région : 0°.
Il tombe même quelques
flocons.
Nous prenons un copieux petit-déjeuner sans l'ami
Ricorée : oeufs, bacon, lard, saucisses,
crêpes, café et jus d'orange...
Ensuite, nous nous dirigeons vers un vestiaire où
l'on nous équipe de haut en bas pour cette
journée de randonnée en motoneige : casque,
blouson, pantalon imperméable, gants et
chaussures. Rien ne manque !
L'inventeur de la motoneige, le québécois
Joseph-Armand Bombardier, était loin d'imaginer en
1937 le rôle déterminant qu'allait jouer sa
machine. Moyen de locomotion primordial pour plusieurs
autochtones, parfaitement adaptée à l'hiver
québécois, elle ravit maintenant tous les
amateurs d'évasion.
- Quelques
recommandations avant de conduire ces "monstres" de 500
cm3 et c'est parti !
Nous allons doucement au début puis je m'enhardis
sans toutefois dépasser les 60 km/h. Je me
souviens de 5 côtes cassées en char à
voile il y a quelques années : prudence,
prudence...
En hiver, la motoneige est le seul moyen de transport qui
permette de traverser les espaces infinis du
Québec du Nord au Sud.
Nous pénétrons dans des forêts ou
bien glissons sur d'immenses lacs gelés.
Vers 11 heures, une pause-café chez Canada
Aventures est la bienvenue.
Il y a peu de neige car il n'y a pas eu de chutes depuis
plus d'un mois.
- Plus
tard, nous déjeunons dans un relais qui nous
propose un repas calorique : soupe, rôti de porc
aux pommes de terre et dessert recouvert de sirop
d'érable. Nous sommes à la table de
Danièle, notre accompagnatrice, et de Pierre,
notre guide motard.
Dieu, qu'ils sont gentils et sympathiques !
Nous reprenons notre bolide et sillonnons les sentiers
jusqu'à 16 h 30. Aujourd'hui, nous avons parcouru
plus de 80 km. Quel dommage que la journée ait
été aussi grise !

A
l'Auberge
du Taureau, une
belle et grande salle est réservée aux 20
participants que nous sommes.
Nous y prenons petit-déjeuner et dîner. Ce
soir, il y avait au menu un excellent saumon et du bison
suivi de l'inévitable gâteau.
Les plats sont particulièrement bien
présentés et le service est attentif et
très rapide.
Après cette épuisante journée, il
est enfin temps d'aller se coucher pour une nuit
réparatrice.

JOUR
3
:
A
notre réveil, la
neige tombe. Cinq centimètres se sont
accumulés pendant la nuit. Les arbres sont
couverts d'un joli manteau blanc. Comme je l'ai
déjà dit, c'est la première fois
depuis un mois.
Il fait toujours doux : 0°.
Un copieux petit-déjeuner
et c'est reparti.
Philippe, notre Monsieur FUJI, est très attentif
à ses invités et a toujours un petit mot
gentil pour chacun d'eux.
Nous prenons la route à 9 h 30 sous les
intempéries.
Il faudra faire un important détour et attendre de
rejoindre le grand axe
Montréal
-
Québec
pour que la chaussée soit enfin
dégagée.

- Après
5 heures de route, c'est avec plus de 2 heures de retard
que nous arrivons pour déjeuner au village de
vacances de Valcartier.
C'est un des plus importants parcs de glisse du
Canada.
Il abrite plus de 30 pistes de glissage sur chambres
à air et carpettes.
Dommage que les hauts-parleurs diffusent sans arrêt
de la musique à donf ? (synonyme : à un
volume très élévé).
Est-ce vraiment nécessaire ?

- A
bord de bouées, nous effectuons plusieurs
"périlleuses" descentes. Vu le mauvais temps, il y
a très peu de monde.
17
heures : il est temps de rejoindre le Manoir
Victoria à
Québec.
Ce quatre étoiles va nous héberger durant
deux nuits.
Le hall est somptueux et le service à la hauteur
de la réputation de cet établissement. La
chambre qui nous est attribuée est très
luxueuse, vaste, claire et bien
décorée.
- Nous
dînons à la
"Crémaillère", un restaurant
gastronomique du Vieux
Québec. Rien de
bien extraordinaire : soupe à la tomate,
rôti de porc avec quelques légumes et un
pudding peu digeste. Un verre de vin nous est
accordé pour le repas. Une bouteille de
Corbières prise en supplément sera
facturée plus de 45 euros ...
JOUR 4
:
- A
l'aube de ce troisième jour au Canada,
c'est enfin le soleil et le grand ciel bleu. Cela fait
plaisir après ces 48 heures de grisaille. Il fait
- 16°.
Un solide petit-déjeuner
et le minibus nous emmène sur le site de
Nord
Bec Aventures
distant d'une quinzaine de kilomètres.
Nous sommes accueillis par les aboiements de plus de 200
chiens, tous plus beaux et gentils les uns que les
autres. La meute est composée de Malamutes et de
Huskies.
Ce chenil est probablement le plus important du
Canada.

France,
la charmante maîtresse des lieux, ne tarde pas
à nous équiper avec patience de chauds
pantalons, de blousons, de gants et de bottes
fourrées.
Nous sommes bientôt prêts à rejoindre
les traîneaux. Il ne reste plus qu'à atteler
les chiens. Ils aboient et hurlent à la mort,
heureux d'aller se dégourdir les pattes.
Pour des raisons de sécurité, il y a un
guide pour trois personnes. Il paraît que lorsque
les chiens se battent, ce n'est pas de la plaisanterie
pour les séparer.
C'est la première fois que nous conduisons un
traîneau. Le départ est fulgurant. La
puissance et la force de ces chiens sont incroyables.
Heureusement les cinq "toutous" se calment très
vite et adopte un rythme de croisière plus
tranquille. Ils remuent la queue et ne fatiguent pas du
tout. Suivant leur entraînement, ils peuvent
parcourir de 40 à 80 kilomètres d'une seule
traite.
"Conduire" est d'ailleurs un bien grand mot car les
chiens se suivent et connaissent le chemin. Il suffit de
freiner de temps en temps pour ne pas aller percuter le
traîneau qui nous devance.
La
neige est tombée cette nuit et le décor de
sapins est féerique surtout par cette belle
journée ensoleillée. Pas un bruit,
seulement le crissement du traîneau sur la neige.
Vraiment cette balade de plus de 20 kilomètres est
une expérience aussi agréable que
merveilleuse.
Il est temps de déjeuner et de se
réchauffer dans une salle où trône un
vieux poêle. Une bonne soupe aux pois
cassés, un ragoût traditionnel qui a
mijoté plus de 12 heures et un solide gâteau
nous permettent de reprendre des forces.

L'après-midi
est consacré à une promenade en raquettes.
La première fois, ce n'est pas évident
!
Halte dans une cabane : nous sommes reçus par un
trappeur très sympathique. A l'intérieur de
nombreuses peaux sont suspendues et deux têtes de
chevreuil trônent. Il nous raconte ses moyens de
faire la trappe, comment attraper les marmottes ou poser
des collets.
Ensuite, il nous offre du thé et des saucisses
très épicées tout en nous racontant
des histoires.
Après cette pause, bien réchauffés,
nous regagnons notre point de départ. Nous
remercions vivement France et son équipe pour leur
sympathique accueil.

- Il
est temps de regagner l'hôtel du Manoir
Victoria car ce soir nous allons dîner dans une
cabane à sucre : l'érablière "Le
Chemin du Roy". Elle est située à une
dizaine de km de
Québec,
tout près du fleuve sur un territoire qui
possède une histoire riche et
impressionnante.
- Le
temps des sucres -
- C'est
le printemps ! les jours rallongent et le soleil
se fait plus chaud. La neige fond, les arbres ne
tarderont pas à bourgeonner et les
oiseaux migrateurs à sillonner le ciel.
Au rythme du gel et du dégel, la
sève monte doucement dans les
érables et ailleurs...
Le temps des sucres est
un rituel saisonnier au Québec.
Dès que la lune se montre favorable ou
qu'arrive le vent du sud-ouest,
l'acériculteur entaille l'écorce
des érables. Il recueille ainsi une eau
légèrement sucrée qui se
transforme, après ébullition, en
un sirop délicatement
parfumé.
- S'inspirant
des Amérindiens qui se servaient de ce
sirop pour la cuisson du gibier, les pionniers
français en ont fait la base de plats
savoureux apprêtés sur feu de bois.
Aujourd'hui, petits et grands raffolent de ces
mets qui composent les copieux repas servis dans
les cabanes à sucre suivis de la
traditionnelle tire d'érable sur la
neige.
- Avant
d'être transformée, l'eau
s'écoule goutte à goutte de
l'arbre par des chalumeaux. On accrochait
autrefois à ceux-ci des seaux dont on
versait régulièrement le contenu
dans des tonneaux tirés par des chevaux.
Modernité oblige, plusieurs
érablières utilisent aujourd'hui
un ingénieux réseau de tubulures
qui relie les chalumeaux à une pompe et
achemine par pression à vide la
sève à l'évaporateur. Rien
n'est ajouté au précieux nectar;
seule l'eau en est évaporée. Il
faut environ 40 litres de sève pour
produire un litre de sirop pur,
apprécié pour sa saveur, sa
couleur et sa transparence.
- On
dénombre environ 400
érablières à
proximité des grandes villes qui, en plus
de faire bouillir l'eau d'érable,
reçoivent les visiteurs à leur
table. Dans bon nombre de cabanes à
sucre, dissimulées dans les sous-bois, on
se plaît à recréer
l'ambiance d'antan. Il y règne une
véritable atmosphère de fête
où la musique, les chansons et les danses
populaires sont à l'honneur.
« Se sucrer le
bec » au Québec ? Un régal
inoubliable !
Source :

|
Là
aussi, l'accueil est très chaleureux. On nous
explique comment se fait la récolte de l'eau
sucrée d'érable.
Un guitariste chante de belles chansons traditionnelles
très rythmées. L'équipe FUJI, seule
cliente lors de cette soirée, met tout de suite
une ambiance endiablée. Je suis sûr que le
chanteur n'a jamais vu ça au cours de sa
carrière : il n'a pas eu besoin de nous solliciter
pour taper dans les mains...
Dans une salle rustique, le repas à l'ancienne est
composé d'une multitude de petits plats servis
à volonté : patates rôties, oeufs
brouillés, fèves au lard, saucisses
à l'érable, bacon, pâté
à la viande, crêpes, pain perdu etc.
Suivent des danses endiablées avant que nous ne
rejoignions l'hôtel.


JOUR 5
:
Encore
- 16° ce matin.
C'est sous un soleil voilé que nous visitons en
compagnie d'un guide passionnant et passionné le
Vieux
Québec.
Berceau de la Nouvelle-France, cette ville est
classée au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Le décor nous reporte en 1608 quand Samuel de
Champlain, séduit par le site, l'imagina
forteresse imprenable et y construisit une
première habitation. Celle-ci deviendra comptoir,
village, bourg et enfin ville.
Ses pittoresques ruelles pavées, ses bistrots
à l'ancienne, ses grosses maisons de pierre
transformées en boutiques d'artisanat, son
atmosphère conviviale et festive en font la
métropole la plus européenne du continent
américain.
Enserrée dans ses remparts, elle concentre sur un
plateau dominant le Saint Laurent la plupart des
édifices et des lieux historiques de la vieille
ville.
Nous flânons dans le quartier du Petit
Champlain qui est le plus ancien quartier de
"magasinage" d'Amérique du Nord. Les rues
piétonnes sont bordées de boutiques de mode
et d'antiquités tandis que d'autres abritent des
métiers d'art ou de décoration.
- La
Place Royale est bordée de ravissantes
maisons des XII et XIIIè siècle. Un buste
de Louis XIV y est érigé et une superbe
fresque peinte couvre le pan d'une maison. Cet endroit
est très animé et fréquenté
par les touristes de toutes les
nationalités.
- Un
aller-retour sur le bac nous permet de rejoindre l'autre
rive et d'admirer une superbe vue sur le château
Frontenac et la ville. Le Saint Laurent est
partiellement obstrué par les glaces.
- Nous
nous promenons sur la terrasse Dufferin, large
promenade au plancher de bois qui offre un superbe
panorama sur la basse-ville et sur le fleuve. Nous
admirons de plus près le gigantesque
château Frontenac dressé au dessus du
Saint Laurent. Avec ses clochetons revêtus
de cuivre et ses murs rehaussés de pierre de
taille, il symbolise depuis plus d'un siècle la
ville de
Québec.
On croirait ce palace sorti d'une bande dessinée
de Walt Disney.
Classé, pour la troisième fois de son
histoire, dans la liste d'or du magazine Condé
Nast Travelers comme l'un des 500 meilleurs hôtels
au monde, il offre 618 chambres sur 18 étages. Il
compte également 26 suites dont la suite des
Gouverneurs qui donne accès à une terrasse
extérieure dotée d'une vue spectaculaire
sur le fleuve ou encore sur la ville.
- Nous
déjeunons à l'excellente table qu'est le
restaurant des Anciens Canadiens, dans le
charme douillet d'une demeure ancestrale du 17è
siècle.
Puis, il nous faut reprendre la route pour rejoindre
l'aéroport de
Montréal
distant de 250 km.
Quelques embouteillages avant d'y arriver et il est temps
de remercier pour leur gentillesse Danièle, notre
guide et Gaston le chauffeur. Ils ont été
adorables avec nous.
- Le
départ a lieu à 20 h comme prévu et
le vol durera un peu moins de 7 heures.
Nous retrouvons la grisaille parisienne.
Notre équipe ne se sépare pas sans
remercier chaleureusement Olivier, notre accompagnateur
et Philippe, le représentant de la
société FUJI
France.

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Merci
à
FUJI
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à
Philippe,
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à
Danièle et Olivier
|
et aux cousines et cousins
rencontrés, tous plus gentils les uns que les
autres.




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