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- Météo des
Bouches-du-Rhône -

- Février 2007
-
Entre Avignon et
Arles,
vingt-quatre kilomètres de collines de calcaire,
étrangement déchiquetées, qui ont des
reliefs si aigus
que cela leur a valu de porter le nom d'Alpilles.
Nous sommes au pays des oliviers, de la vigne et des
amandiers.
Comme Daudet et Mistral l'on fait avant,
nous nous laissons séduire par la beauté de
ces petits villages provençaux.
Même si beaucoup d'entre eux se sont désormais
tus,
les moulins producteurs d'huile d'olive et autres
carrières de calcaire
entretiennent aujourd'hui encore la mémoire de ce
paysage si typique.

1 : Eygalières
- 2 : Maussane-les-Alpilles - 3 :
Saint-Rémy-de-Provence -
4 : Les Baux-de-Provence - 5 : Fontvieille - 6 : Arles -
(Microsoft
AutorouteExpress2005)

Ce
symbole vous indique un bon coin où passer
la nuit,
un point d'eau, un restaurant, de bons produits
à acheter etc.
|

- Telle
une sentinelle postée aux portes des
Alpilles, c'est la jolie chapelle
Sainte-Sixte construite sur un mamelon qui nous
accueille.
Bordée de cyprès et d'amandiers en fleurs,
elle ne manque pas de charme.
Elle n'ouvre ses portes qu'à Pâques lors
d'une procession en costumes
provençaux.
- Nous
apercevons déjà le château
d'Eygalières
où nous nous
rendons. Le grand parking près du stade nous
permet de stationner facilement.
La grimpée par la rue de la République est
un enchantement en cette saison grâce aux amandiers
qui sont en pleine floraison. Les vieilles maisons de
pierre, qu'elles soient de belles demeures ou plus
discrètes mais toujours coquettes, restaurent la
mémoire du village habité dès la
période néolithique alors que les alentours
n'étaient que des plaines marécageuses.
Sitôt
les remparts franchis, la rue de la Vieille-Eglise
aboutit aux vestiges du château. Nous sommes
à l'emplacement du premier village,
créé sur un site plus ancien par une
légion romaine venue capter les eaux de source
pour les acheminer par aqueduc vers
Arles.
Cette histoire ancienne est contée dans le petit
musée aménagée dans l'ancienne
chapelle des Pénitents Blancs.
L'édifice est couronné d'un
élégant clocher. Mais plus de cloche car
elle a été fondue pendant la
Révolution pour fabriquer des balles !
A côté, les ruines de la tour de l'Horloge
et du donjon construits par les habitants pour
fêter la vente du village que leur a fait leur
seigneur criblé de dettes en 1660.
La vue sur le village et les alentours est magnifique. A
nos pieds un enchevêtrement de toits et de pierres
dorées, de jardins suspendus et de cours
secrètes.

Redescendus,
nous parcourons la courte rue commerçante
où l'on trouve à peu près tout. Il y
a même trois agences immobilières où
les ventes de maisons dépassent pour la plupart le
million d'euros !!!
Toutes les personnes avec lesquelles nous discuterons se
plaindront de deux choses : l'envolée de
l'immobilier qui oblige les jeunes à s'expatrier
et ... le mistral !
Nous passons la nuit seuls sur le parking. Pas de bruit
et très jolie vue sur l'église, le
château et les tours.
Une bien belle escale !

- Une
quinzaine de kilomètres et nous longeons les
rochers d'Entreconque à la couleur
rougeâtre si particulière avant d'arriver
à
Maussane-les-Alpilles.
Le GPS nous mène tout droit au moulin de
Jean-Marie Cornille qui est en fait la
coopérative oléicole de la Vallée
de Baux. C'est dans le giron de ce vieux moulin du
XVIIe siècle, sous ses voûtes plus que
centenaires, que s'élabore par pression à
froid une huile atypique à la robe vert
doré et à la saveur d'olives confites.
Après dégustation, nous achetons trois
délicieuses bouteilles.
- Nous
sommes ici au pays de la grande huile d'olive
protégée par une AOC. Deux moulins
seulement se partagent la récolte. Il y en avait
une douzaine avant 1956, année du grand gel
responsable de la destruction d'une bonne partie des
oliveraies.
La commune reste toutefois au premier rang des
producteurs d'huile d'olive en France.
Juste
à côté, on est confiseur de
père en fils chez les Martin. Des
hôtesses souriantes proposent d'appétissants
légumes cuisinés à l'huile d'olives
et produits à base d'olives.
- Il
ne nous reste plus qu'à nous promener dans ce
village qui s'étire le long de la route. Cette
ancienne voie romaine est bordée d'impressionnants
platanes.
Sur la place de l'église se trouve une jolie
fontaine dont les quatre statues représentent les
quatre saisons. Ce chef-d'oeuvre est assez inattendu dans
une village qui comptait moins de 1800 habitants à
l'époque.
Il y a aussi deux lavoirs dont l'un a été
offert par Napoléon III. Il présente la
particularité d'offrir des places debout alors que
tous les autres obligeaient les femmes à se tenir
à genoux.
Fontaines, abreuvoirs, lavoirs offraient la distribution
de l'eau jusqu'aux années 30.

- Déjeuner
au pied de la forteresse des
Baux-de-Provence,
juste à côté d'un amandier en
fleurs.
Fier héritier d'un passé glorieux,
perché sur un éperon rocheux à
près de 250 mètres d'altitude, il est
classé parmi les "Plus beaux villages de France".
Une restauration de qualité en a fait un haut lieu
touristique.
On pénètre à pieds dans la ville en
franchissant la Porte Mage. Un arrêt à
l'Office du Tourisme - désert - pour retirer un
dépliant en self-service car les hôtesses
papotent entre elles sans nous prêter la moindre
attention.
Dans l'ancien hôtel-de-ville, un joli musée
des santons nous attend. Un peu plus loin, dans la
Grande-Rue, l'hôtel Manville est superbe et
l'église Saint-Vincent en partie troglodytique
vaut la visite. Mon coup de coeur va à la jolie
chapelle de la Confrérie des Pénitents dont
les murs ont été peints en 1074 par Yves
Brayer sur le thème des bergers de
Provence
- Il
ne nous reste plus qu'à visiter les ruines du
château qui s'étendent sur cinq
hectares.
Nous sommes surpris par l'affluence qui règne
déjà sur le site. Renseignement pris aux
caisses, nous ne serions aujourd'hui que 250 visiteurs
contre plus de 1500 à la belle saison !
Il fait un temps doux et magnifique et le panorama sur le
pays
d'Aix
est époustouflant. On a l'impression de pouvoir
toucher le ciel.
Un audiphone nous est remis. Il nous permet de noter
nombre de renseignements dans un paysage aux allures
fantastiques où les pans de construction encore
debout émergent des roches et des pierres. Le
donjon ainsi que plusieurs tours défensives
dominent encore les vestiges.
Etonnant spectacle que celui de cette cité
morte.
En fin de visite, la tour Paravelle permet de dominer le
Val d'Enfer, gorge inquiétante au relief
tourmenté dont certaines de ses grottes ont servi
d'habitation.

Ne
comptez pas dormir à proximité du site car
tous les parkings sont interdits aux camping-cars. Seul
la route en pente, décorée de jolis
parcmètres, nous est autorisée.
Pour notre part, nous rebroussons chemin sur quatre
kilomètres pour revenir
à
Maussane-les-Alpilles
où nous passons
une nuit sans aucun bruit sur le terrain situé
entre le moulin Cornille et la confiserie Martin (rue
Charloun Rieu).
Ici, on entend le silence.
Il est également possible de passer la nuit sur le
très grand parking des tennis, non loin de
l'église.
- Cap
est mis sur
Saint-Rémy de
Provence distant d'une
dizaine de kilomètres.
La place Jean Jaurès où siègent le
Syndicat d'Initiative et la Police Municipale interdit
par plusieurs panneaux le stationnement aux camping-cars.
Nous nous éloignons donc de plusieurs centaines de
mètres pour nous garer aux arènes à
l'extérieur de la ville. Nous apprendrons plus
tard à l'Office du Tourisme que cette interdiction
n'est pas valable et que nous sommes
tolérés !!!
Contrairement
à tout ce que nous laissaient présager les
guides, nous ne sommes pas tombés sous le charme
de
Saint-Rémy.
Caroline de Monaco y a habité plusieurs
années. Elle a concouru avec d'autres hôtes
prestigieux comme Nostradamus qui y est né ou Van
Gogh qui y a séjourné à rendre
célèbre cette cité. Ce dernier y a
peint 150 toiles parmi les plus célèbres
sur la fin de sa vie.
Le boulevard circulaire très
fréquenté est particulièrement
bruyant. On y voit l'église
Saint-Martin
construite à une échelle moindre sur les
plans de Saint-Pierre de Rome. Très sombre, on a
beaucoup de peine à admirer le buffet d'orgue qui
en fait sa renommée.
Nous nous promenons longuement dans la vieille ville
où les hôtels particuliers sont nombreux
ainsi que les galeries et ateliers
d'artistes.
- Soleil
et déjà 15° à 7 h 30 et
18° deux heures plus tard ! Pas mal pour un
début mars...
C'est au monastère Saint-Paul de Mausole,
juste à la sortie de
Saint-Rémy,
que nous commençons cette journée. Une
partie des bâtiments était, et est encore,
un hôpital psychiatrique.
C'est
ici que Van Gogh s'est fait interner volontairement
pendant un an, juste avant de rejoindre Auvers-sur-Oise,
dans la région parisienne, où il mourut
deux mois après. C'est ici également qu'il
a peint une grande partie de ses tableaux les plus
célèbres.
On visite une reconstitution de la chambre où il
vécut. De nombreux panneaux explicatifs relatent
avec beaucoup de détails comment étaient
soignés les malades à l'époque du
peintre. Ce n'était pas triste du tout : douches
froides, chaises tournantes mais aussi décharges
électriques !
L'endroit respire le calme et le silence. Nous visitons
la petite église romane et le joli cloître
aux arcades fleuries.
Déjeuner sur le parking du monastère
(possibilité de passer la nuit).

Une
belle route nous mène à la
"Cathédrale d'Images".
Depuis 1977, un nouveau programme est
présenté chaque année.
En 2007, il est consacré à
Venise,
la Sérénissime".
Plusieurs séquences défilent sous nos yeux
comme les intérieurs vénitiens, la Venise
populaire et sacrée, la Sérénissime,
les villas et fresques, le carnaval ou une nocturne dans
la ville.
Dans de gigantesques salles souterraines, une
cinquantaine de projecteurs offrent un spectacle tout
à fait original si ce n'est le choix de la musique
: deux des cinq morceaux retenus sont extraits des Quatre
Saisons de Vivaldi !!!
Ce sont les murs mais aussi les sols et les plafonds qui
servent d'écrans géants.
A voir absolument !

Retour
sur
Maussane-les-Alpilles
pour visiter le Musée des Santons
animés.
Au pied d'une gigantesque fresque représentant
l'arrière-pays, près de 300 personnages
évoquent le village de
Maussane
avec son église et ses lavoirs mais aussi le
moulin de Daudet à
Fontvieille.
Les scènes de la vie quotidiennes sont d'un
réalisme étonnant : cueilleur d'olives,
boulanger, lavandières, tailleur de pierres,
maréchal ferrand, photographe, berger etc.
Tous les corps de métiers ou presque sont
représentés.
Un agréable moment qui ravira petits et
grands.

- Nous
quittons
Maussane,
merveilleux endroit qui a été notre camp de
base pendant trois nuits.
Arrêt
en pleine campagne pour voir les ruines partiellement
conservées des deux aqueducs gallo-romains de
Barbegal. L'un alimentait
Arles
en eau potable depuis
Eygalières
et l'autre actionnait deux séries de huit immenses
roues à aube, faisant fonctionner
elles-mêmes seize moulins.
C'est le seul exemple d'installation d'une telle
envergure connu dans le monde romain.
La taille de l'ouvrage témoigne bien de
l'importance économique qu'avait
Arles
dans l'antiquité.
L'abbaye
de Montmajour se repère de loin. C'est un
ensemble exceptionnel construit au Moyen-Age sur
l'île du Mont Majour après que les moines
aient asséchés les marais environnants.
On entre tout d'abord par une crypte, l'église
basse sur laquelle est assise l'église haute.
Cette dernière ne contient que deux travées
sur les cinq initialement prévues, la construction
n'ayant jamais été achevée. Le
cloître compte parmi les plus beaux de
Provence.
Depuis la tour haute de 26 mètres, une très
belle vue se dégage évidemment sur
Arles
et la campagne.
Là aussi, Van Gogh, séduit par les lieux,
fit plusieurs dessins.


C'est sur l'immense
parking du moulin de Daudet, construit sur une
hauteur de
Fontvieille,
que nous passons la nuit en compagnie de huit autres
camping-cars.
Au milieu des pins, en ce début mars, l'endroit
est particulièrement calme et agréable.
Le stationnement est gratuit mais aucune
possibilité de faire le plein d'eau ou de
vidanger. Tout est fermé !
La nuit, pas le moindre lampadaire.
- Nous
allons faire quelques courses au village. La
température dépasse les 20°.
Maisons à tonnelles, ruelles anciennes et vieux
puits donnent du charme à cette cité. Tout
est réuni dans la Grand-Rue. Les grottes
artificielles qui résultent de l'extraction des
blocs de pierres (nous sommes au pays des carriers) ont
été comblées par la construction de
maisons semi-troglodytiques.
Avec son campanile, campée sur une place
bordée d'arbres, l'église a fière
allure.
- Nous
regagnons le parking par un chemin qui serpente à
travers la garrigue.
Il nous permet de découvrir l'extérieur du
château de Montauban (fermé à
cette époque). Un peu plus loin, c'est le
moulin Tissot qui émerge au milieu des
pins. Son meunier recevait très souvent la visite
de Daudet.
Bâti sur une colline le moulin Ramet offre
de belles vues sur la campagne. Ces deux moulins ont
cessé de tourner dans les années
1900.
"Ce coin de roche qui
m'était une patrie et dont on retrouve la trace -
êtres ou endroits - dans presque tous mes
livres."
Alphonse Daudet
Touché
par le sort des moulins abandonnés, Daudet avait
décidé d'immortaliser l'un d'entre eux dans
ses célèbres "Lettres de mon moulin". Nous
y arrivons.
Il abrite aujourd'hui un tout petit musée
consacré bien évidemment à l'auteur.
D'intéressants manuscrits et gravures sont
visibles dont les illustrations originales de ses fameux
contes.
Au premier étage, le mécanisme des meules
à moudre le grain est intact. On peut voir
indiquer sur la charpente le nom de tous les vents avec
leur provenance.
La gardienne avec qui nous discutons nous raconte nombre
d'anecdotes avec passion.
Plein d'eau et vidange aux toilettes publiques sur la
place du marché, juste à côté
du club Tauréen.


Ce merveilleux voyage dans les
Alpilles se termine. Nous poursuivons sur la
Camargue.
Si vous voulez nous
suivre... 
Sinon...

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